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CONTEXTE FORUM MEGA SECRET
« IL FAUT RESTER COHERENT SAUF QUAND JE ME BARRE POUR 0 RAISON »

Poudlard, 1er Avril 1970.

« Pour un mois d’avril, il faisait beau. C’était ce que venait de se dire Augustus en traversant le parc de ses longues jambes. Sa robe de sorcier, brodée d’un filin d’or sur laquelle se dressaient fièrement les écussons de Godric frottait contre le sol heureusement sec. Augustus s’était endormi au soleil timide mais néanmoins déjà bien chaud et maintenant il était en retard. En retard pour son cours d’Histoire de la Magie où il pourrait – normalement – poursuivre sa sieste. Le professeurs Binns, s’il lui en tiendrait rigueur aurait au moins la décence de ne rien dire.
Alors qu’il arrive enfin devant les immenses portes du Château, il a cette impression. Une impression qu’il n’arriverait même pas à décrire parce que c’est irrationnel et qu’il ne croit pas en ce qui est irrationnel. Bien sûr, il croit aux fantômes, il croit aux esprits frappeurs, il croit même en l’astrologie et en l’étude des runes. Après tout, il est un sorcier lui-même et il côtoie des fantômes chaque jour de sa scolarité.
Non. Il a un mauvais pressentiment. Et il comprend immédiatement pourquoi alors qu’il s’est figé et qu’il a prêté une oreille attentive aux environs : il n’entend rien. A cette heure, les cours viennent à peine de recommencer et les sixièmes et les septièmes années ont cette fâcheuse tendance à perturber le début d’après-midi pendant leurs quartiers libres. Le silence est de plomb. Pas un élève ni un professeur en vue. Alors il pénètre dans le grand hall où le professeur McGonagall est venue accueillir les élèves en début d’année. Lui est en troisième année et il commence surtout à s’intéresser aux filles… Et merci mais non merci, le professeur McGonagall en plus d’être trop vieille et trop sévère, Augustus a l’impression que ses lèvres pincées ne sont là que pour transformer les retardataires en montres à gousset, c’est une menace qu’elle profère souvent… Heureusement pense-t-il qu’il ne s’est pas endormi avant son cours parce qu’il n’a aucune envie de terminer en pendentif autour de son cou fripé.
Au loin voilà qu’il distingue maintenant des bruits… Ça ressemble à tendre encore l’oreille à des cris. Il s’approche en dégainant sa belle baguette de houx – la baguette l’ayant choisi l’an dernier – comme si du haut de ses treize ans il pourrait conjurer la moindre menace. Alors qu’il s’approche de la Grande Salle voilà que les portes s’ouvrent. Il ne comprend pas ce qu’il voit. Une silhouette vêtue d’une cape noire qui s’approche de lui en hurlant. Et voilà qu’un éclair vient le percuter. Alors il fait un vol plané sans le voir parce qu’il vient de s’éteindre. »

GAZETTE DU SORCIER DU 2 AVRIL 1970 - UN GROUPUSCULE PURISTE COMMET UN ATTENTAT A POUDLARD. DUMBLEDORE INTROUVABLE.
« Peu après le repas hier midi s’est déroulé un terrible attentat dans l’enceinte même du Château de Poudlard. De très nombreux professeurs et au moins 200 élèves ont été abattus de sang-froid par un groupuscule de sorciers puristes évoluant dans la société depuis une vingtaine d’années. Au-dessus des ruines encore fumantes du Château, les terroristes puristes ont fait planer, comme dans une ultime provocation, le signe de reconnaissance qu’ils utilisent pour signer leurs crimes. Une marque ténébreuse ayant pour forme une tête de mort dans laquelle se glisse un serpent.
Les circonstances de l’infiltration du Château restent floues mais d’après le chef du bureau des aurors et le directeur de la Justice Magique envoyés sur place par le Ministre de la Magie en personne (lui-même en déplacement à l’étranger) indiquent très clairement qu’une complicité à l’intérieur du Château a été nécessaire pour infiltrer l’endroit et désactiver temporairement les sortilèges de protection mis en place par Albus Dumbledore, jeune directeur de Poudlard.
« Alors qu’il a mis Grindelwald en prison, il n’est même pas capable de protéger nos enfants ! » s’est exprimée la mère d’un élève tragiquement décédé hier ayant souhaitée garder l’anonymat. Les « Mangemorts » comme ils se font appeler ont tout d’abord pénétré dans les cachots puis ont méthodiquement pris d’assaut chaque étage en n’épargnant aucun enseignant ni aucun élève. Ils ont ensuite lancé des sortilèges de feu et de destruction sur la bâtisse.
Au-delà du drame humain indescriptible prouvant encore une fois que le pouvoir est incapable de protéger ses enfants, c’est une perte pour le patrimoine sorcier incommensurable et le témoignage s’il en fallait encore un qu’Albus Dumbledore est un lâche. En effet, alors que son école est détruite et que l’ensemble de la communauté sorcière est en deuil (ne manquez pas les photographies page 3 et 4) il reste introuvable à ce jour.
L’Ordre du Phénix, organisation à but non gouvernemental, a fait paraître un communiqué pour appeler à l’apaisement et à la traque des mages noirs responsables d’un tel drame. La nouvelle direction de l’école doit être nommée par le Ministère de la Magie dans les prochains jours à l’issue d’un vote du Mangenmagot réunit en session extraordinaire.
Au moment où nous rédigeons ses lignes, nous apprenons également qu’une force spéciale d’aurors est dépêchée à travers l’ensemble du Commonwealth sorcier pour participer à l’enquête et à la mise hors d’état de nuire des responsables de cet acte inqualifiable. « L’enquête sera longue et sera pénible mais chaque responsable de cet attentat sera déféré devant une cour de justice et subira le juste châtiment » confirme dans un communiqué succin le Ministre de la Magie M.King depuis le Château de Bavière où il signe actuellement un traité de libre-échange entre l’Empire Sorcier Allemand et notre communauté. »

GAZETTE DU SORCIER DU 31 MAI : LES HERITIERS SORTENT DE L’OMBRE

Alors que l’ensemble du pays est encore mobilisé dans la traque des responsables du lâche attentat ayant coûté la vie de 202 élèves et de 32 professeurs de Poudlard le 1er avril dernier, un groupe ayant pour porte-parole Freida Lovegood, une huluberlue de premier plan a fait un communiqué que nous retranscrivons ici :

« Assez. Le monde s’est assez divisé. Dans la recherche de la pureté, les artistocrates ont causé au monde des troubles inutiles. Dans la recherche du compromis et de la stabilité, l’Ordre du Phénix s’est fourvoyé et s’est vendu au pouvoir. Alors qu’Albus Dumbledore se terre toujours dans le trou où il aurait dû rester, nous, Héritiers de Beedle et de la Mort en personne nous le disons : la société sorcière doit apprendre le partage et la justice. La véritable justice, celle qui ne se teinte pas de baisers du détraqueur pour les fauteurs mais celle qui n’excuse pas tout non plus et ne prend pas la victime pour le criminel.
Nous, Héritiers, nous le déclarons ainsi : nous invitons chaque personne qu’elle soit née de l’orage ou avec de l’or au berceau à nous rejoindre pour changer les choses. Cette quête de paix, de justice et d’amour ne se fera pas sans la preuve que nous sommes fait pour la gouvernance et l’alternance. C’est pourquoi nous le déclarons aussi : les Reliques de la Mort, saintes offrandes, seront la coupe de la Justice et l’épée défenderesse des sorciers partout où ils se trouvent. Convaincus, nous le sommes que ces reliques sont la preuve de notre appel à gouverner et c’est ainsi mes frères et sœurs magiques que nous vous appelons à vous fédérer autour de la recherche de ses reliques et de l’accomplissement de notre rêve : apporter la lumière qui manque cruellement à la magie. »
Ce bref communiqué témoigne de l’instabilité de notre monde. Appelant de leurs vœux à la réunification des Reliques de la Mort, légendes pour certains et balivernes pour d’autres, les Héritiers comme ils se font appeler restent persuader que c’est grâce à l’union de ces trois Reliques qu’un véritable élu pourra surgir et gouverner le monde à sa juste mesure.